Destiné à faire le point sur les musiques
Destiné à faire le point sur les musiques d'aujourd'hui, le festival présentera la diversité des pratiques, écritures et techniques, y compris dans leurs dimensions expérimentales. Si le terme « musiques nouvelles » est utilisé à Vandoeuvre, ce n'est certainement pas pour s'opposer aux « musiques actuelles » : cette catégorie est bien évidemment incluse dans notre activité, dans sa connotation de « musiques populaires », sans la dépendance parfois douteuse à l'industrie musicale. Il s'agit bien d'illustrer la dimension de la recherche et de la création. Ainsi, le festival proposera un parcours-programme qui inclut aussi les musiques du monde et le répertoire écrit du XXème siècle. L'improvisation non idiomatique, le théâtre musical et l'utilisation des sons fixés (musique concrète et ses déclinaisons provoquées par l'évolution des cultures musicales et des technologies), la poésie sonore, de même que l'ensemble des mouvements alternatifs issus des années 70 (mouvement « rock in opposition », courant « no-wave », par exemple) sont cependant les pistes de référence pour la programmation. Si les anglo-saxons ne lui avaient pas donné un sens particulier (lié à la musique savante), le terme de « musiques expérimentales » serait utilisé officiellement pour définir l'axe du projet. Nous tolérerons évidemment cette approximation pour une appellation officieuse. La question de l'avant-garde ne se pose plus vraiment aujourd'hui (il semble difficile d'identifier un mouvement actif pouvant se réclamer d'une avant-garde), mais les comportements observés au cours du XXème siècle à plusieurs époques et dans plusieurs domaines nous concernent encore. Nous saurons apprécier l'influence (structurante ou dé-structurante, selon les cas) des futuristes ou des dadaïstes, reconnaître les principes chers aux surréalistes, apprécier les déclinaisons de leurs descendants de « Fluxus » à l'after-punk (avec une influence
situationniste à souligner). De la même façon que le projet général du CCAM repose sur une dimension artistique, et que l'ensemble des outils et dispositifs est au service de cette dimension, le projet musical développé (festival y compris) s'articule d'abord sur la dimension sonore.
Plus précisément, c'est la poésie portée par le projet qui nous intéresse (et ce qu'elle apporte à l'auditeur). Dans cette logique, ce projet musical ne met pas en avant forcément la notoriété du compositeur (ou de l'improvisateur) mais son oeuvre, ou plutôt ce qu'elle produit. Enfin, la dynamique même du projet et son intérêt pour le public suppose de multiples croisements esthétiques et une préoccupation légitime relative à l'évolution des pratiques et techniques. On ne s'étonnera pas alors, que la programmation soit légèrement distante des courants à la mode. L'activité complémentaire relative à la musique, celle de la production discographique, est liée au fonctionnement du studio de production audio.La production sur le label Vand'Oeuvre de deux ou trois disques par an demeure un objectif (33 références au catalogue en 2011). La richesse de nos archives implique une nouvelle politique de production de disques témoins de l'activité passée : créations, groupes ou artistes disparus, etc.
Musique Action termine cette année un magnifique cycle de 27 propositions, ayant su s'associer progressivement aux différentes sensibilités fortes de notre temps, du New-York de John Zorn et Ikue Mori au Tokyo d'Otomo et de Tenko ; du Berlin de Andrea Neumann au Melbourne d'Antony Pateras ; du Montreuil de Thierry Madiot, de l'Avignon de Guigou Chenevier au Grenoble de Jérôme Noetinger, du Perpignan de Comelade, du Chartres de Dominique Grimaud au Cleveland de David Thomas, du Dunkerque de Frédéric Le Junter à la Creuse de Lê Quan Ninh, de l'Arizona de Howe Gelb à l'Amsterdam de The Ex...etc... etc... Une nouvelle ère commencera le 14 mai 2012...